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Kisilya Seymour | Baloya

Propos recueillis par Ken Joseph

Photos : Teddy Vestris

 

Kisilya Seymour



Projet finaliste du Grand Prix Fabienne Youyoute, Baolya incarne une révolution dans le domaine de la périnatalité en Guadeloupe. Kisilya Seymour, à l’origine de ce projet, offre bien plus qu’un simple service : elle crée un havre de paix pour les futurs parents. Baolya représente l’union parfaite entre tradition et modernité, avec un accompagnement holistique qui s’inspire de la culture guadeloupéenne. Le projet a pour ambition de transformer radicalement l’expérience périnatale en mettant l’accent sur le bien-être des familles. C’est un engagement envers la Guadeloupe et son avenir, une preuve que l’innovation et la compassion peuvent avoir un impact réel sur la communauté.

 

 

Baolya.


Ma passion pour la périnatalité, ancrée dans la richesse culturelle de notre territoire, a guidé mon parcours depuis mes premiers pas en tant qu’infirmière jusqu’à la fondation de Baolya, le premier et unique centre périnatal de la Guadeloupe. Ce lieu, où se rencontrent nature, traditions et expertise périnatale, est le résultat de mon expérience personnelle transformée en vocation d’entrepreneure, motivée par le désir d’offrir aux familles un accompagnement holistique, allant bien au-delà du suivi médical. C’est ainsi qu’est né Baolya, un écosystème où se trouve une équipe pluridisciplinaire, passionnée et à l’écoute, comprenant une sage-femme, des doulas, une kinésithérapeute, un orthophoniste, des psychologues, un sexothérapeute… qui accompagnent les futurs et jeunes parents à travers des consultations individuelles, des ateliers et des évènements collectifs.

 

Pour moi, réussir c’est avoir un but vers lequel aller et traverser les étapes pour y arriver, tout en savourant le voyage et ses aléas.

« Baolya » fusionne « baobab », l’arbre de vie, et mon prénom. Ce nom incarne notre philosophie : soutenir la vie, dès ses premiers instants, dans un esprit de connexion et d’harmonie.

 

Mais pourquoi tout cela ? La Guadeloupe fait face à un défi alarmant. Plus d’un tiers des parents ici vivent un mal-être pendant leur grossesse, un pourcentage bien au-dessus de la moyenne nationale française. Les 1 000 premiers jours de la vie d’un bébé, de la grossesse à l’entrée en maternelle, sont cruciaux pour son développement. Pour élever des enfants épanouis, il faut des parents sereins. À ce jour, Baolya a déjà accompagné plus de 200 familles guadeloupéennes. Cependant, notre mission ne fait que commencer. Mon rêve est de faire de Baolya la référence en matière d’accompagnement périnatal en Guadeloupe. Nous avons l’intention d’étendre notre influence en ouvrant un deuxième centre en région basse-terrienne et de proposer des consultations ainsi que des ateliers virtuels pour atteindre encore plus de familles.

 




Mental d'entrepreneure.


Quitter mon emploi salarié pour lancer Baolya fut une décision dictée par un déséquilibre entre mes valeurs et ma pratique professionnelle. J’étais tout à fait consciente des risques et des efforts à fournir au vu d’un tel changement, mais ils ne pesaient pas lourd face à ma détermination. Bien sûr, il y a eu des doutes en cours de route, mais chaque obstacle rencontré m’a permis de grandir, me défaisant de mon ancien mindset de salariée pour embrasser pleinement la vie d’entrepreneure.

 

Pour moi, réussir c’est avoir un but vers lequel aller et traverser les étapes pour y arriver, tout en savourant le voyage et ses aléas. C’est ressentir de l’épanouissement et de la satisfaction quand on regarde le chemin parcouru. Voir que l’on a évolué en une meilleure version de nous. Je tire satisfaction de l’évolution positive de mon parcours et je suis reconnaissante du soutien inconditionnel de mon entourage à chaque étape de mon projet.

 



Kisilya Seymour

 


Sa vision.


En ce qui concerne ma vision pour l’avenir de l’entrepreneuriat en Guadeloupe, je crois en l’importance de l’éducation et de l’acculturation à l’entrepreneuriat. Il est crucial d’enseigner aux jeunes les compétences nécessaires pour créer et développer une entreprise, tout en simplifiant l’accès aux aides. Mon expérience m’a montré que l’accès aux aides existantes peut s’avérer être un véritable parcours du combattant, en particulier lorsque votre projet ne correspond à aucune catégorie préétablie.

 


Grand Prix Fabienne Youyoutte

Léon Gontran Damas

Ma mère m’a toujours dit : « Fo'w plen avan ou débodé. » Les illustrations de réussite qui nous entourent dès notre plus jeune âge proviennent principalement de l’extérieur. Mettre en avant les exemples de réussite locales est essentiel pour nourrir l’identité et l’estime de soi des individus. Il est par conséquent primordial de connaître notre passé et de valoriser nos succès. Comme le dit un proverbe africain, « on soigne les blessures sur sept générations ». Notre génération est la septième après l’esclavage. Nous sommes donc à un moment de l’histoire où nous avons la possibilité de guérir profondément les traumatismes transgénérationnels, ce qui nous ouvre de nouvelles perspectives. À mon avis, la mission de notre génération est de redéfinir ce que signifie être Guadeloupéen et de donner une nouvelle dimension à cette identité.

 

En conclusion, avec Baolya, je m’engage à apporter un changement positif dans la vie des familles guadeloupéennes en leur offrant un accompagnement périnatal d’excellence. J’espère que cet engagement encouragera d’autres jeunes entrepreneurs Guadeloupéens à suivre leur passion.

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